mercredi 30 mai 2012

Initiation à la grammaire tem Chapitre 2 : les consonnes Leçon 2 : les propriétés articulatoires



1. La nasalité
Quand l’air destiné à la production d’une consonne parvient au niveau du pharynx, le chenal qu’il a emprunté depuis les poumons se divise en deux voies : la voie qui conduit vers le nez et celle qui conduit vers la bouche. La première est appelée chenal expiratoire ; la seconde est le chenal articulatoire.
Si l’air s’engouffre dans les deux voies, la consonne produite reçoit une coloration nasale ; elle est dite nasale. Les consonnes m n ny et ŋm sont nasales. Puisqu’elles sont seules à se produire de cette manière, la propriété « nasal » suffit à les distinguer de toutes les autres consonnes :

nasal
=
m
n
ny
ŋm







non nasal
=
b
c
ɖ
f
k
kp
l
s
t
w
y

2. L’obstacle
C’est l’obstacle qui fait une consonne. A la différence du chenal expiratoire où l’air ne rencontre aucun obstacle, le chenal articulatoire qu’empruntent les consonnes non nasales, oppose toujours un obstacle au passage de l’air. L’obstacle peut être une fermeture totale, hermétique, ou un simple rétrécissement en un point quelconque du chenal. L’obstacle fermeture est appelé occlusion, l’obstacle rétrécissement est appelé constriction. L’occlusion stoppe l’air pour un court instant avant de s’ouvrir pour libérer le passage. La constriction transforme le lieu de l’obstacle en un goulot d’étranglement où l’air s’engouffre avec difficulté.
La consonne réalisée avec l’occlusion est dite occlusive. Celle obtenue avec la constriction est appelée constrictive. Puisque toute consonne est produite grâce à un obstacle, si une consonne n’est pas occlusive, c’est qu’elle est constrictive et vice-versa. Il suffit donc de retenir l’une des propriété, la propriété occlusive (Occl) par exemple, et de considérer la consonne effectivement occlusive comme ayant la propriété +Occl et la consonne constrictive comme dotée de la propriété –Occl.
La partie de l’air de la consonne nasale qui passe par le chenal articulatoire est soumise à l’occlusion. La nasale est donc, par définition, une consonne +Occl. Mais  sa propriété +Occl est dépendante de la propriété « nasal » ; en d’autres termes il suffit d’être « nasal »  pour être +Occl. Il n’est donc pas utile de retenir +Occl comme propriété distinctive de la nasale :

nasal
=
m
n

ny

ŋm
+Occl
=
b
c
ɖ
k
kp
t
-Occl
=
f
l
s
w

y

3. Le lieu de l’obstacle
Les consonnes +Occl sont au nombre de six. L’occlusion (><) dont on se sert pour les réaliser varie de position sur le chenal d’une consonne à l’autre. On peut donc utiliser leurs lieux d’obstacle respectifs pour les distinguer. A partir du pharynx, le premier lieu d’occlusion se situe au niveau du palais mou appelé velum en latin. Viennent successivement le palais dur (ou palatum en latin), les alvéoles des dents, les dents et les lèvres :

lieu

lieu

lieu

lieu

lieu
>< 

>< 

>< 

>< 

>< 
lèvres

dents

alvéoles

palatum

velum

Voici la consonne qui se réalise dans chaque lieu et la propriété qui la caractérise :

b

t

ɖ

c

k
labial

dental

alvéolaire

palatal

vélaire

La consonne +Occl kp, elle, ne se suffit pas d’un lieu ; elle se réalise en deux lieux à la fois, simultanément. Il s’agit des lieux lèvres et velum. Elle se distingue donc des autres non pas par une position différente mais par l’usage de deux lieux à la fois, lieux servant de lieu d’occlusion pour d’autres consonnes. Elle a pour propriété « labio-vélaire » :

kp

/

\

lèvres

velum

\

/

labio-vélaire

Les consonnes -Occl sont au nombre de cinq. La constriction (>=<) dont on se sert pour les réaliser varie aussi de position sur le chenal d’une consonne à l’autre. A partir du pharynx, le premier lieu de constriction se situe au niveau du palatum. Viennent successivement les alvéoles des dents, les dents et les lèvres :

lieu

lieu

lieu

lieu
>=<

>=<

>=<

>=<
lèvres

dents

alvéoles

palatum

Voici la consonne qui se réalise dans chacun des lieux et la propriété qui la caractérise :

f

s

l

y
labial

dental

alvéolaire

palatal

Comme kp la consonne –Occl w  utilise à la fois deux lieux préexistants : les lèves et le velum. Elle a donc, elle aussi, la propriété « labio-vélaire » :

w

/

\

lèvres

velum

\

/

labio-vélaire

Les consonnes nasales sont au nombre de quatre. Pour les distinguer l’une des autres on a recours aux lieux de l’occlusion au passage de la partie d’air qui emprunte le chenal articulatoire. Ce sont successivement le palatum, les dents et les lèvres :

lieu

lieu

lieu
>< 

>< 

>< 
lèvres

dents

palatum

Voici la nasale produite dans chaque lieu d’articulation et sa propriété :

m

n

ny
labial

dental

palatal

La nasale ŋm, elle, utilise deux lieux à la fois : les lèves et le velum. Elle a donc comme propriété « labio-vélaire » :

ŋm

/

\

lèvres

velum

\

/

labio-vélaire

Dans la combinatoire au sein d’un mot, le tem traite les consonnes comme si leurs lieux d’obstacle étaient regroupés en deux zones : une zone centrale et une zone périphérique. La zone centrale comprend les lieux suivants : dents, alvéoles et palatum.  La zone périphérique comprend les deux extrêmes : le velum et les lèvres. Parce qu’elle a l’image d’une couronne posée au milieu de la tête, la zone centrale est appelée couronne. La consonne située dans la zone de la couronne est dite « coronale » (+Corn). Celle qui se situe hors de la zone couronne est dite non-coronale (-Corn).
Au total, l’ensemble des consonnes tem se définissent par des propriétés en rapport avec la nasalité, le type d’obstacle, le lieu où se produit l’obstacle, et la quantité de lieux d’obstacle à exploiter.



-Corn

+Corn

-Corn


|

________________________________________

|


labial

dental

alvéolaire

palatal

vélaire
+Occl

b

t

ɖ

c

k
-Occl

f

s

l

y


nasal

m

n



ny






labio-vélaire


/
\


labial
vélaire
+Occl

kp
kp
-Occl

w
w
nasal

ŋm
ŋm




lundi 28 mai 2012

Initiation à la grammaire tem Chapitre 2 : les consonnes Leçon 1 : articulation et symboles



Le tem a quinze consonnes qui sont : b c ɖ f k kp l m n ny ŋm s t w y.

Les consonnes p, h et ŋ se rencontrent sporadiquement. Elles ne font pas partie des quinze qui participent pleinement à la formation des mots. Les consonnes p et h appartiennent aux expressions intensives (idéophones, exclamations) et aux mots d’emprunt. Quant à la consonne ŋ, bien que prépondérante dans les langues négro-africaines, bien que présupposée par la présence de ŋm, réalisation simultanée de ŋ et de m, elle n’est pour l’essentiel que le fruit d’une coalescence entre deux consonnes de base (une nasale suivie de k).

1. Variation

Certaines des quinze consonnes peuvent changer de prononciation en fonction du contexte dans lequel elles se trouvent :

La consonne /c/ se prononce [c] ou [j]
La consonne /ɖ/ se prononce [ɖ] ou [r]
La consonne /f/ se prononce [f] ou [v]
La consonne /k/ se prononce [k] ou [g]
La consonne /kp/ se prononce [kp] ou [gb]
La consonne /s/ se prononce [s] ou [z]
La consonne /t/ se prononce [t] ou [d]


2. Symboles et équivalences phoniques

Le symbole p représente un son équivalant à celui de p de père.
Le symbole b représente un son équivalant à celui de b de bébé.
Le symbole c représente un son équivalant à celui de tch dans match.
Le symbole j représente un son équivalant à celui de j de blue-jean.

Le symbole ɖ représente un son proche de celui de d de l’anglais date.
Le symbole r représente un son équivalant au r africain.
Le symbole f représente un son équivalant à celui de f dans fou.
Le symbole v représente un son équivalant à celui de v de vous.

Le symbole k représente un son équivalant à celui de c de cacao.
Le symbole g représente un son équivalant à celui de g de goût.
Le symbole h représente un son équivalant à celui de h de l’anglais hot.
Le symbole kp représente un son associant simultanément k et p.

Le symbole gb représente un son associant simultanément g et b.
Le symbole l représente un son équivalant à celui de l de lame.
Le symbole m représente un son équivalant à celui de m de mère.
Le symbole n représente un son équivalant à celui de n de nager.

Le symbole ny représente un son équivalant à celui de gn de pagne.
Le symbole ŋ représente un son équivalant au ng de king.
Le symbole ŋm représente un son associant simultanément ŋ et m.
Le symbole s représente un son équivalant à celui de s ou c de Cissé.

Le symbole z représente un son équivalant à celui de s de case.
Le symbole t représente un son équivalant à celui de t de tête.
Le symbole d représente un son équivalant à celui de d de dette.
Le symbole w représente un son équivalant à celui de ou de Ouattara.
Le symbole y représente un son équivalant à celui de y de balayer.

dimanche 27 mai 2012

Initiation à la grammaire tem Chapitre 1 : les voyelles Leçon 3 : l’assimilation


Isolée, la voyelle tem garde son timbre intact. Mais appelée à cohabiter avec une autre dans la parole, son timbre peut changer. Le type de changement examiné dans cette leçon est l’assimilation. Elle a lieu entre voyelles situées de part et d’autre de la frontière entre deux mots au sein d’un énoncé. Il s’agit de deux voyelles, l’une en finale d’un mot (V1) et l’autre en initiale du mot suivant (V2). L’assimilation n’est constatable que si V1 et V2 ont des timbres différents.

V1 peut être n’importe lequel des neuf timbres, soit les cinq +Ouv ([a ɛ ɔ e o]) et les quatre –Ouv ([ɩ ʋ i u]). En revanche, V2 est limité à  l’unique [a] des +Ouv et aux quatre –Ouv.

V1
=
a ɛ ɔ e o ɩ ʋ i u
V2
=
a ɩ ʋ i u

En règle générale, c’est V1 qui assimile V2 ; donc V1-V2 devient (>) V1-V1.

V1
V2
> 
V1
V1

La règle est respectée si V1 est de propriété +Ouv :

(1)
V1V2 > V1V1 : a ɩ > a a
má ɩzá > ma aza ‘mes yeux’

(2)
V1V2 > V1V1 : e ʋ > e e
yele ʋ kʋrʋ́ > yele e kʋrʋ ‘laisse-le se lever !’

(3)
V1V2 > V1V1 : ɔ ɩ > ɔ ɔ
kɔ ɩzá > kɔ ɔza ‘lave la figure !’

La règle est aussi respectée si V1 et V2 sont de propriété -Ouv :

(4)
V1V2 > V1V1 : ɩ ʋ > ɩ ɩ
kɔnɩ ʋjɔ́ > kɔnɩ ɩjɔ ‘viens auprès de lui’

(5)
V1V2 > V1V1 : u i > u u
ú fulú ɩ bɛ́ɛ > u fulu u bɛɛ ‘qu’il ouvre pour voir !’

Si V2 est [a] c’est lui qui assimile V1 :

(6)
V1V2 > V2V2 : ʋ a > a a
kʋrʋ́ adɛ > kʋra adɛ ‘mets-toi debout!’

(7)
V1V2 > V2V2 : i a > a a
sobi adɛ > soba adɛ ‘accoupie-toi !’

(8)
V1V2 > V2V2 : e a > a a
yele alʋ́ > yela alʋ ‘laisse la femme !’

La règle ne s’applique ni pour V1V2 > V1V1 ni pour V1V2 > V2V2 si elle risque de rendre méconnaissable le mot de V1. Cela arrive quand ce mot est monosyllabique CV ou dissyllabique CVV et que celui de V2 n’est pas prévisible.

Dans l’exemple (3) kɔ ɩzá, l’assimilation a eu lieu bien que soit monosyllabique parce que l’expression n’est nullement sujette à l’ambiguïté. Le verbe est toujours suivi de l’objet ɩzá. En revanche, un verbe monosyllabique comme ti ‘descendre’ (10), ou dissyllabique CVV comme too ‘prendre une option’ (9) peut être suivi de n’importe quel mot en fonction d’objet ou de  circonstant. L’imprévisibilité du mot de V2 exige que la forme du mot de V1 résiste à l’assimilation.

(9)
V1V2 > V1V2 : o a > o a
too alʋ́ > too alʋ ‘prends option sur la femme !’

(10)
V1V2 > V1V2 : i a > i a
ti adɛ > ti adɛ ‘descends à terre !’

(11)
V1V2 > V1V2 : ɩ a > ɩ a
lɩɩ asʋ > lɩɩ asʋ ‘va dehors !’

(12)
V1V2 > V1V2 : i ʋ > i ʋ
kpi ʋrʋ́ > kpi ʋrʋ́ ‘attrape l’individu !’

(13)
V1V2 > V1V2 : u ɩ > u ɩ
fu ɩzá > fu ɩzá ‘ferme les yeux !’

Selon les situations, malgré le risque de confusion, l’assimilation a lieu. Ainsi on peut dire fu ɩzá ou fu uzá ‘ferme les yeux !’.

vendredi 25 mai 2012

Initiation à la grammaire tem Chapitre 1 : les voyelles Leçon 2 : les propriétés articulatoires


Un son ne peut être émis sans l’air. Pour produire une voyelle, l’homme a donc besoin de l’air. Cet air vient de ses poumons. Ce sont donc les poumons qui fournissent la matière première du produit fini qu’est la voyelle.

Cette matière première subit une première transformation au niveau d’une usine qui s’appelle la glotte. La glotte est cette ouverture que font les deux cordes vocales situées dans le larynx, lui-même placé  au niveau de la pomme d’Adam. La glotte transforme l’air en voix. La voix est une sorte de bourdonnement. Pour être transformée en voyelle (petit de la voix), la voix doit subir des transformations dans trois autres usines qui sont la cavité pharyngale, la cavité buccale et la cavité labiale. Ces trois cavités fonctionnent comme des résonateurs ou des amplificateurs ou encore des baffles.

La cavité pharyngale se trouve entre la paroi pharyngale (là où on se racle la gorge) et la racine de la langue, juste au-dessus de la glotte. Elle est chargée de présenter un format large ou un format étroit au passage de la voix. La paroi pharyngale est fixe. La racine de la langue, elle, est mobile. C’est donc elle qui doit bouger pour l’obtention du format exigé. Son mouvement est horizontal, d’avant en arrière et vice-versa. Quand la racine se déplace vers l’avant, la cavité devient large, quand elle se déplace vers l’arrière, la cavité devient étroite. Le mouvement de la racine est reconnu dans l’expression anglaise « advanced tongue root », en abrégé ATR. Pour distinguer les formats de la cavité, on désigne le format large par +ATR et le format étroit par –ATR. Quand la voix entre dans la cavité pharyngale en format large, elle acquiert à la sortie la propriété +ATR ; quand elle y entre en format étroit, elle en sort avec la propriété –ATR.

La cavité buccale se trouve dans la bouche. Elle est comprise entre le palais (mâchoire supérieure) et le dos de la langue. Elle aussi doit présenter un format à la voix dès sa sortie de la cavité pharyngale : le format est ouvert ou un format fermé. Le palais étant fixe, c’est le dos de la langue qui doit se mouvoir verticalement pour ouvrir ou fermer la cavité. Quand le dos de la langue s’abaisse en s’éloignant du palais, la cavité buccale est ouverte ; quand elle remonte en s’approchant de près du palais, la cavité est fermée. La voix qui entre dans la cavité buccale ouverte en ressort avec la propriété « plus ouvert » symbolisée par +Ouv. Celle qui entre dans la cavité buccale fermée en ressort avec la propriété  « moins ouvert »  symbolisée par –Ouv.

La cavité labiale se réalise avec les deux lèvres. Les lèvres adoptent deux positions : allongées ou, de préférence, arrondies (comme pour siffler) ou étirées (comme pour sourire). Arrondie, la cavité labiale offre à la voix qui y entre la propriété « plus arrondi » à la sortie. Cette propriété est symbolisée par +Ro. Etirée, la cavité labiale offre à la voix qui y entre la propriété « moins arrondi » à la sortie. Cette propriété est symbolisée par –Ro.

A la sortie des trois cavités, la voix devient une voyelle avec son timbre propre, qui la rend différente des autres voyelles.

Le tem a neuf timbres, donc neuf voyelles. Chaque voyelle a son timbre spécifique. Ce timbre s’entend à l’oreille mais il est aussi appréhendé par ses propriétés articulatoires. Le tableau ci-dessous montre les propriétés de chacune des neuf voyelles :

a
=
+Ouv
-ATR
-Ro
ɛ
=
+Ouv
-ATR
-Ro
ɔ
=
+Ouv
-ATR
+Ro
e
=
+Ouv
+ATR
-Ro
o
=
+Ouv
+ATR
+Ro
ɩ
=
-Ouv
-ATR
-Ro
ʋ
=
-Ouv
-ATR
+Ro
i
=
-Ouv
+ATR
-Ro
u
=
-Ouv
+ATR
+Ro

Remarques

1/ Pour la réalisation du timbre [a], les lèves sont en position de repos, c’est-à-dire ni arrondies ni étirées. Le timbre [a] se passe donc de la résonance de la cavité labiale. Pourtant, dans les situations où chaque timbre doit faire valoir sa propriété labiale, [a] fait comme s’il était –Ro. Il s’agit donc d’un –Ro de circonstance et non d’un –Ro de nature.

2/ Tous les +Ouv ne se valent pas. Quand le dos de la langue s’abaisse, cela oblige la racine de la langue à se mouvoir d’une façon ou d’une autre. Elle a deux attitudes possibles : elle peut se laisser aller ou résister. Quand la racine de la langue ne résiste pas, le degré d’ouverture +Ouv atteint son maximum ; quand elle résiste, le degré d’ouverture +Ouv est plus faible. Quand le dos de la langue s’abaisse pour le timbre [a], la racine de la langue ne résiste pas ; en revanche quand le dos de la langue s’abaisse pour le timbre [ɛ], la racine résiste. C’est pourquoi le +Ouv de [a] est plus ‘ouvert’ que le +Ouv de [ɛ].

En conséquence des deux remarques, les voyelles /a/ et /ɛ/, malgré l’apparence, n’ont pas des propriétés identiques.

jeudi 24 mai 2012

Initiation à la grammaire tem Chapitre 1 : les voyelles Leçon 1 : les timbres et les symboles


 Une langue a deux types de sons : la voyelle et la consonne. La voyelle est le son audible ;  la consonne a une audibilité faible. On ne peut l’entendre que quand elle est prononcée avec le support d’une voyelle. Les voyelles d’une langue ont des sonorités différentes. La sonorité spécifique d’une voyelle est appelée un timbre. Le tem a neuf timbres vocaliques. Chacun des timbres doit être représenté dans l’écriture par un symbole spécifique.

Les langues écrites disposent chacune d’un alphabet pour transcrire leurs sons. Souvent les alphabets sont différents : l’alphabet latin utilisé ici est différent de l’alphabet grec ou de l’alphabet arabe. Au sein d’un même alphabet, il arrive que le timbre associé à un symbole n’est pas le même d’une langue à l’autre. Bien qu’ils utilisent le même alphabet, le français et l’anglais ne prononcent pas de la même façon le [a] de l’expression « a table ». Pour lire et comprendre les travaux des uns et des autres, les linguistes et les phonéticiens, qui décrivent les langues d’un point de vue universel, ont besoin d’un alphabet où un symbole représente un son, le même son d’une langue à l’autre. Ils ont donc mis au point, en marge des alphabets et autres formes de transcriptions locaux, un Alphabet Phonétique International (API).

Parce qu’il n’était pas doté d’un alphabet propre, le tem a tout simplement adopté les symboles de l’API pour représenter ses neuf timbres, soit a, ɛ, ɔ, e, o, ɩ, ɷ, i, u. Pour des raisons pratiques le symbole ɷ été remplacé par le symbole ʊ ou, plus couramment, par le symbole ʋ.

Indications
-   L’on peut trouver les symboles absents de l’alphabet latin, à savoir ɛ, ɔ, ɩ et ʋ dans la police Time New Roman de l’Office 2007 et, probablement dans les versions supérieures.
-    Vous pouvez télécharger gratuitement les polices Doulos Sil et Charis Sil qui ont tous les symboles nécessaires à la transcription de notre langue.

Exercice : S’exercer à écrire les symboles ɛ, ɔ, ɩ et ʋ.